Des ballons à énergie solaire ont enregistré des sons mystérieux dans la stratosphère, sous l’ouïe humaine. Un crépitement inconnu peut être le bruit d’orages lointains, de frappes de météores ou de turbulences. Mais la vérité est qu’ils sont encore un mystère pour les scientifiques. Quel son est-ce?
Un son mystérieux intrigue les scientifiques
Danny Bowman, géophysicien au Sandia National Laboratories, envoie des téléphones portables dans la stratosphère à bord de montgolfières à énergie solaire. Ces ballons entendent la Terre à une dizaine de kilomètres d’altitude, mais pas à des fréquences que l’oreille humaine peut détecter. Ils enregistrent dans les infrasons – en dessous de la gamme de l’ouïe humaine.
Ils captent le bruit des villes bouillonnantes en contrebas, le grondement des tremblements de terre, le fonctionnement des éoliennes et un mystérieux crépitement que les scientifiques ne parviennent toujours pas à identifier.
Dans le domaine des infrasons, notre planète est très riche. Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles les humains ne peuvent pas entendre les infrasons. Nous deviendrions fous si nous le faisions.
Bowman a déclaré à Insider.
Prenons l’exemple du bruit de l’océan, qui peut être entendu aux côtés du son mystérieux dans l’enregistrement ci-dessous. Il s’agit de 19 jours d’enregistrements d’infrasons, accélérés 4 400 fois.
Si nous prêtons attention, nous pouvons entendre le bruit des vagues de la mer qui s’écrasent, au loin, là-bas. C’est le son d’un soupir en arrière-plan. Imaginez maintenant que nos oreilles puissent entendre ces sons, et avec l’être humain si proche de la source, le niveau sonore serait comme si nous les écoutions dans un documentaire à la télévision et ainsi de suite pendant des jours. C’était fou, non ?
Notez maintenant qu’au milieu de ce son, cependant, les scientifiques ont découvert un tourbillon de bruits de claquement. C’est le son mystérieux.
Il peut s’agir de turbulences, d’orages lointains ou de météores brûlants lorsqu’ils traversent l’atmosphère. Selon Bowman, ce bruit est également apparu dans le dernier programme de ballon à infrasons dans les années 1960.
Nous en avons depuis 50 ans et nous en avons toujours, et nous ne savons toujours pas ce que c’est.
dit Bowman.
Au cours de ce voyage consistant à envoyer des ballons pour « écouter » la Terre d’en haut, Bowman dit que presque tous ces vols captent des sons non identifiés.
Ce n’est pas qu’il y ait quoi que ce soit d’intrinsèquement mystérieux ou de profondément différent là-haut. C’est plus dû à notre propre ignorance.
Dit le géophysicien.
Une montgolfière à énergie solaire des laboratoires nationaux de Sandia décolle, transportant un localisateur GPS et un capteur d’infrasons réutilisable. Crédits : Laboratoires nationaux Sandia,
Monde mystérieux et secret des infrasons avec des ballons
Le monde des infrasons est vaste et largement inexploré. Dans les parties inférieures de l’atmosphère, le son se courbe vers le haut, de sorte que la stratosphère est l’endroit idéal pour entendre les sons cachés de la planète – même d’événements à des milliers de kilomètres.
Comme l’indique la publication, Bowman a commencé à utiliser ces ballons pour écouter les grondements des volcans, dans l’espoir de contribuer à une meilleure compréhension de ceux-ci et peut-être même d’améliorer les systèmes d’alerte précoce des éruptions. Mais il s’avère qu’il y a encore plus à entendre dans la stratosphère.
N’importe qui peut envoyer des bulles d’écoute. Bien que ces ballons aient eu une mauvaise réputation après que le Pentagone a abattu au moins l’un d’entre eux, soupçonné qu’il s’agissait d’un ballon espion chinois. Cependant, Bowman veut voir plus de gens envoyer ces ballons d’enregistrement d’infrasons stratosphériques.
Plus il y a d’yeux et d’oreilles là-haut, plus on apprend.
Le scientifique estime que son équipe de recherche a envoyé 100 de ces ballons, chacun fabriqué avec seulement 50 dollars de matériaux pouvant être achetés dans un magasin « au coin de la rue ».
Les ballons météorologiques sont souvent conçus pour s’élever haut, collectant des données tout au long du trajet, jusqu’à ce qu’ils éclatent et parachutent au sol. Cependant, pour collecter des enregistrements sonores, Bowman a besoin de ses ballons pour rester dans la stratosphère. De plus, ils doivent également se déplacer à la vitesse du vent, afin que le vent ne rugisse pas et ne noie pas les faibles bruits qu’il veut capter.
C’est pourquoi il construit ses montgolfières avec un matériau sombre qui absorbe l’énergie du soleil, mais juste assez pour monter dans la stratosphère et y rester.
Nos ballons sont essentiellement des sacs en plastique géants avec un peu de poussière de charbon à l’intérieur pour les rendre sombres. Nous les avons construits en utilisant du plastique que vous pouvez trouver dans une pharmacie, du ruban adhésif et de la poussière de charbon de bois provenant de magasins de feux d’artifice. Lorsque le soleil brille sur les ballons sombres, l’air à l’intérieur se réchauffe et devient flottant.
Il s’en est expliqué dans un communiqué.
Au coucher du soleil, le ballon se refroidit et redescend. Un vieux téléphone portable monte également avec le ballon, qui sert à enregistrer les infrasons avec l’application RedVox et à les envoyer dans la stratosphère.
Le scientifique dit qu’il n’a pas à s’inquiéter de l’endroit où il va, il est juste crucial que l’autorité de l’aviation soit contactée et informée du lancement du ballon. Tout cela pour éviter certains malentendus.
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