Le rover chinois Zhurong Mars a trouvé des signes d’activité récente de l’eau sur la planète rouge. Selon les scientifiques, l’eau martienne a joué un rôle important dans la création de caractéristiques de surface intrigantes sur des dunes de sable miniatures. Alors, à quel point cette information est-elle cruciale pour l’avenir de l’humanité sur Mars ?
L’existence de l’eau sur Mars est une question complexe qui ne se résume pas à la question « existe-t-elle ou n’existe-t-elle pas ? ». Nous savons maintenant avec certitude que l’eau était autrefois abondante sur la planète rouge, mais qu’elle a disparu depuis longtemps.
Malgré les images que nous observons de la planète et certaines certitudes, il reste encore des questions sans réponse, comme la quantité d’eau qui aurait pu exister, quand elle a disparu, et la quantité qui pourrait rester et dans quel état. Nous sommes maintenant sur le point de résoudre certains de ces problèmes.
L’eau sur les sables martiens
L’enquête menée par le rover Zhurong Mars a trouvé de nouvelles preuves de l’existence d’eau sur Mars. Ces observations confirment la présence d’eau il y a quelques centaines de milliers d’années à peine, impliquant l’existence probable de réservoirs d’eau ailleurs sur Mars.
Le vaisseau spatial a compilé ces preuves à l’aide de ses instruments d’analyse optique et chimique. Morphologiquement, il a observé une série de fissures et de « croûtes » dans le sol martien, dans les dunes de la région appelée Utopia Planitia. Ces fissures et croûtes se seraient formées lorsque l’eau a fondu et gelé sur cette plaine.
Dans son analyse, la sonde a également détecté, par analyse spectrale, une surface riche en sulfates hydratés, silices hydratées, oxydes de fer et (éventuellement) chlorures. Sur la base de ces caractéristiques rocheuses observées, les experts ont conclu que le site pouvait avoir abrité de l’eau il y a entre 1,4 et 0,4 million d’années.
Une image montre des roches réparties près des cratères d’impact à la surface de Mars, prise par la caméra de navigation de terrain à bord de Zhurong, le 10 avril 2022. /China National Space Administration via Xinhua
Alors qu’est-il arrivé à l’eau sur Mars ?
La thèse la plus acceptée est que Mars possédait autrefois une grande masse d’eau à sa surface, mais que la perte de son champ magnétique l’a rendue vulnérable aux vents solaires, qui ont fini par la répandre dans tout le système solaire.
La perte de ce champ magnétique se sera produite il y a environ 4 milliards d’années, c’est-à-dire lorsque la planète (et le système solaire dans son ensemble) était encore relativement jeune. Ce processus de perte d’eau aurait été retardé de plusieurs milliards d’années. Peut-être même aujourd’hui.
Les résultats de la recherche ont été récemment présentés dans un article publié dans la revue Science Advances. L’article décrit en détail les méthodes utilisées par l’équipe et les instruments d’analyse optique et chimique qu’ils ont utilisés, tels que la caméra de navigation et de terrain (NaTeCam), la caméra multispectrale (MSCam) et le détecteur de composition de surface martienne (MarSCoDe).
Ces instruments sont arrivés sur Mars à bord du rover Zhurong en mai 2021. Il s’agit du premier rover envoyé par les agences d’exploration spatiale chinoises vers la planète rouge. Le rover a terminé sa mission principale au cours de ses trois premiers mois sur Mars, mais a depuis continué à effectuer des travaux scientifiques sur la planète. Du moins, jusqu’à récemment.
Ces dernières semaines, les responsables du rover ont eu du mal à le sortir de son hibernation il y a neuf mois.
Un programme interplanétaire ambitieux
Mars est devenu l’une des cibles de la nouvelle course à l’espace, une course dominée par les États-Unis et la Chine mais plus ouverte que jamais, avec des pays comme l’Inde et la Russie également impliqués, ainsi que des entreprises privées comme SpaceX.
Ramener des échantillons de sol martien est l’un des objectifs du programme chinois, objectif qu’il partage avec l’effort conjoint de l’Europe et des États-Unis (mission Mars Sample Return). Les deux missions visent à recevoir les échantillons respectifs sur notre planète au début de la prochaine décennie.
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