Un média chinois a confirmé que SMIC, fabricant de circuits intégrés, avait commandé d’un seul coup auprès de ses fournisseurs les matières premières nécessaires pour maintenir sa production pendant deux ans.
La Chine dispose d’instruments pour répondre aux sanctions américaines
La Chine est un pays riche en ressources naturelles, ce qui lui a permis, depuis plus de deux décennies, de devenir l’un des plus grands exportateurs de certains des métaux les plus recherchés par l’industrie des semi-conducteurs. Début juillet, le gouvernement de Xi Jinping a décidé de répondre aux sanctions de l’alliance dirigée par les États-Unis par une mesure forte : contrôler les exportations de gallium et de germanium.
Le premier joue un rôle important dans la fabrication de circuits intégrés et de cellules photovoltaïques, tandis que le second est principalement utilisé pour produire des catalyseurs, des solutions à fibres optiques, des dispositifs d’optique infrarouge et des cellules solaires. Les contrôles à l’exportation de ces métaux sont entrés en vigueur le 1er août et ont un effet dévastateur : au cours du mois d’août, la Chine n’a pas vendu un seul gramme de gallium et de germanium sur le marché international. La même chose risque de se produire en septembre.
Cependant, le gouvernement de Xi Jinping prédit que les États-Unis répondront bientôt à ces mesures par de nouvelles sanctions qui, vraisemblablement, viseront à empêcher l’arrivée en Chine de certains métaux essentiels à leurs fabricants de circuits intégrés. En outre, l’administration dirigée par Joe Biden a déclaré publiquement qu’elle enquêtait sur la façon dont SMIC, le plus grand fabricant de puces chinois, avait réussi à produire le SoC Kirin 9000S dans le smartphone Mate 60 Pro pour Huawei malgré les sanctions. Et cela mettra certainement fin à ce processus par davantage de sanctions.
Le SMIC collecte un maximum de matières premières
Les prochaines mesures que prendront les États-Unis et la Chine sont prévisibles. Dans le contexte de guerre technologique dans laquelle se sont plongés ces deux pays, chacun répond à l’autre par de nouvelles sanctions qui se veulent d’une portée similaire aux interdictions rivales. Même si la Chine possède de nombreuses ressources naturelles, elle ne possède pas tout. Du moins, pas en abondance suffisante pour satisfaire pleinement les besoins de son industrie des semi-conducteurs.
Pour fabriquer les SoC Mate 60 Pro de Huawei, SMIC a non seulement besoin de maintenir ses équipements de lithographie ultraviolette profonde (UVP) en parfait état de fonctionnement, mais il a également besoin d’une large gamme de matières premières. Dans le contexte actuel, elle ne peut se permettre de s’en passer et multiplie donc les commandes auprès de ses fournisseurs.
Il est intéressant de noter que bon nombre de ses fournisseurs sont des entreprises taïwanaises et, étant donné les affinités de Taiwan avec les États-Unis, ce n’est qu’une question de temps avant que la chaîne d’approvisionnement chinoise ne soit menacée. Cependant, la relative lenteur avec laquelle les nouvelles sanctions entrent en vigueur et la complicité de ses fournisseurs, intéressés à continuer de vendre aux entreprises chinoises, jouent en faveur du SMIC.
En effet, UDN.com a confirmé que SMIC a commandé les matières premières nécessaires pour maintenir sa production pendant deux ans.
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